Partie historique du Jardin
En recevant cette terre maternelle à l’âge de 21 ans, Jean-Marc de Pas reçoit la maison de famille ou il a grandi avec ses six grands frères et sœurs, entourés de poneys, au pied des grands arbres. Alors étudiant en arts et sciences de l’art, il forme le rêve d’un vaste espace de poésie, pour célébrer cette Terre Mère, à travers sa passion naissante, la sculpture. Il en fait les plans en 1985 et en assure 7 à 10 000 plantations sur 7 hectares. Les perspectives traditionnelles soulignent la maison, tandis qu’un jardin naît sous les traits de crayon d’un jeune artiste s’orientant vers la sculpture, à l’Ecole Boulle et aux Beaux-Arts, après une formation en ébénisterie. Les bâtiments sont soulignés de haies de buis. Des membres de la famille nous accueillent… Un hommage à un ancêtre direct Pierre Le Pesant de Boisguilbert (1646-1714), illustre économiste fondateur et à ses cousins Pierre et Thomas Corneille et Bernard de Fontenelle, une scène charmante Etienne et Christine d’Arboval à bord de la Pégase invention éponyme du grand-père, sous le regard de Grand’Pa, assis dans son fauteuil.
La mare et son île
Positionnés à l’entrée de la mare, les Gardiens ouvrent la promenade du Jardin symbolique, hymne à la Nature. La mare représente l’eau des origines, source de vie. L’île émerge en son centre en tant que Terre, mère de toutes formes. En son sein se trouve une caverne, ventre de la Terre maternelle. A la cime de l’île, la Femme ailée se dresse, symbole de Vie, d’envol des formes.
Le cercle d’ifs
Puis, en avançant vers le labyrinthe, on pénètre sous un délicat voile d’aiguilles, le Cercle d’ifs. Plantés en 1989, quatorze ifs symbolisant la longévité entourent la sculpture de l’Homme boule. Ce dernier incarne la naissance des formes, telle une graine, et son avènement dans la lumière. La coupole d’ifs le protège et laisse les rayons du soleil pénétrer l’intimité du cercle.
Le labyrinthe, jardin du cosmos
Au coeur du parc, l’espace circulaire formé par le labyrinthe de buis et le cercle de bouleaux nous relie au cosmos. L’artiste paysagiste a planté 300 pieds de buis en 1989 et le cercle de bouleaux en 1991. Le labyrinthe a en réalité la forme d’un mandala. Conduits en son centre, nous sommes invités à nous allonger et à contempler la voûte céleste, avant de retrouver l’extérieur par la porte en acier et sa clenche en forme d’étoile filante. Labyrinthe des pensées, de l’introspection, le Jardin du cosmos met en relation l’infini intérieur et l’infini du cosmos. De ce point central, différentes allées mènent ensuite vers les autres espaces du jardin.
La grande allée périphérique
Le premier passage tracé au sein du cercle de bouleaux ouvre un chemin vers la mare aux loups, et la grande allée périphérique. A l’entrée de l’allée, un espace pédagogique accueille niches écologiques, cabanes à insectes et compost pour sensibiliser aux éléments favorisant les cycles de vie. La grande allée périphérique borde le jardin comme un cadre vivant. Elle s’ouvre ici sur le passage, propose là ses couloirs et balcons. Véritable maison pour les oiseaux, ses 12 essences composant ses 800 mètres de haie, protège les sols et le jardin des vents.
Femmes des cinq continents
Le deuxième passage entre les bouleaux mène à l’espace des Femmes des cinq continents. Le chemin débouche sur une allée de chênes plantée en 1992. Face à nous, la Femme africaine, créée en 2000. Asie, Amériques, Océanie et Europe ont également été personnifiées, créées en public pendant l’Armada de Rouen en 2008. Présentées en majesté face à Gaïa, ces femmes évoquent les continents. Elles sont installées en bordure d’une allée de châtaigniers en arc de cercle symbolisant la Terre. Allées et parterres de vivaces en forme de cônes mettent en valeur les oeuvres, dont se dégagent grâce et sérénité.
Gaïa
Gaïa, en marche vers le soleil couchant, en reçoit les derniers rayons. Son buste est doré à la feuille d’or, relié au soleil. La sculpture porte le nom antique de la Terre, représentée par une robe d’acier en forme de globe. Les lignes horizontales et verticales rappellent alors les parallèles et méridiens de la planète bleue. Les autres planètes, aériennes, viendront compléter le tableau. Plus loin, sur l’allée dessinée entre les hautes herbes, La Femme qui marche et Le couple allongé agrémentent ces espaces ouverts.
L’espace solaire
En suivant le regard de Gaïa, le promeneur découvre une allée sombre de houx, à l’angle de l’allée périphérique plein ouest, débouchant sur une vaste plaine et un cadran solaire : bancs en forme de lune, avec un oeil sur le fauteuil central, et sept éléments élevés, marquent le rythme de l’année lorsque viennent solstices, équinoxes et mois solaires, formant un alignement le soir entre l’oeil et le soleil couchant sur la ligne d’horizon au dessus des éléments.
L’Aurore et le Crépuscule
A l’arrière du château, deux oeuvres soulignent la perspective, L’aurore et Le crépuscule. Avant cela, annonçant le futur “Echiquier”, le Bateleur nous accueille gaiement avec son tambour et son accoutrement digne des amuseurs de la cour. Une longue pelouse s’étend depuis le château, jalonnée de platanes et hêtres pourpres. Un espace est dédié à Antoine de Saint-Exupéry, représenté en marche, en tenue d’aviateur, la tête dans les étoiles, à proximité des astéroïdes nichées dans des alcôves : le Roi, le Businessman, le Buveur, le Vaniteux, l’Allumeur de réverbères, le Géographe, et bientôt celle du Petit Prince. L’aurore et le crépuscule évoquent le passage du temps à l’échelle d’un jour. La femme s’éveille le regard tourné vers le levant ; le soir, elle s’éteint vers le couchant, dans les bras de Chronos, le Temps.
Le cloître des quatre saisons
Le cloître des quatre saisons a été planté en charmilles en 1995. Cet espace, très dessiné, célèbre le passage du temps à l’échelle d’un an. Quatre femmes incarnent les saisons. La femme à l’est symbolise le Printemps qui s’éveille. Au sud, l’Eté célèbre le soleil au zénith. Le soir au couchant, l’Automne est représenté dans une attitude de recueillement ; enfin, la nuit au nord est symbolisée par l’Hiver, chaudement vêtue, se réchauffant les mains.
Le Jardin des quatre éléments
Vient ensuite le Jardin des éléments. Quatre pelouses matérialisent l’Eau, la Terre, l’Air et le Feu. Le cercle d’eau réalise leur union, prenant une fraction de chaque élément. Au centre du bassin, une sculpture au formes féminines, tendue en arc dans l’espace, jaillit des quatre éléments. Sur ses pieds, les éléments sont évoqués en bas-relief.
Le Cercle de séquoias
A la fin de la promenade, nous sommes invités à traverser la pelouse à l’arrière du château pour découvrir un espace aux senteurs de forêt, avec de beaux arbres, un cèdre bleu de l’Atlas, un cèdre du Liban, des séquoias redwood. Seize séquoias giganteum se dressent ensuite, plantés en cercle. Ils forment une percée vers le ciel. En son centre, Éole célèbre les vents et au sol, la rose des vents indique la direction des nuages traversant la haute couronne formée à la cime des arbres. Un peu plus loin, dans la rocaille, de vieux arbres et Le piano intérieur, hommage à Miguel Angel Estrella.